Comment mieux accompagner les personnes souffrant de démence?

Au début de l’année, l’Agence de la santé publique du Canada annonçait le lancement de la campagne publicitaire nationale à la sensibilisation aux facteurs de risque de la démence. Il s’agirait en effet, comme le montre les statistiques de l’OMS, d’une des causes les plus répandues de handicap et de dépendance chez les personnes âgées. Selon les chiffres les plus récents, on estime à environ 450 000 le nombre de personnes vivant avec un diagnostic de démence au Canada et toutes les formes de cette pathologie devraient doubler d’ici 2031. Alors, comment aider les professionnels à adapter leur façon de travailler face aux besoins croissants provoqués par cette condition? Je vous propose de répondre à cette question dans cet article, en vous partageant des conseils pratiques, des gestes à privilégier ou à éviter pour apporter une aide et un accompagnement plus adaptés. 

Qu’est-ce que la démence?

Comme je le montrais dans mon article précédent, la démence, est de plus en plus connue sous le nom de trouble neurocognitif majeur (TNCM). Ce terme désigne un syndrome, c’est-à-dire, un ensemble de troubles qui altèrent progressivement les fonctions cérébrales. C’est une condition chronique qui se caractérise souvent par un déclin de la mémoire, du raisonnement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes. On distingue cinq principaux types de TNCM dont le plus connu est la maladie d’Alzheimer. Au fil du temps, la personne atteinte de démence aura du mal à enregistrer de nouvelles informations ou à prendre des décisions, et la communication avec les autres se fera souvent avec davantage de difficultés. De plus, les personnes atteintes de troubles neurocognitifs pourront parfois présenter des changements brusques de l’humeur, être agitées, désorientées, errer ou résister aux soins. Cela nécessitera de la part des intervenants beaucoup de compassion, de patience et une bonne connaissance de ce trouble pour assurer un accompagnement de haute qualité, ainsi qu’un meilleur sentiment de compétence au travail. 

Comment communiquer avec plus d’efficacité ?

Parce que les troubles neurocognitifs affectent la communication verbale, les personnes atteintes de TNCM auront souvent du mal à s’exprimer. Notamment des difficultés à trouver leurs mots ou à former des phrases cohérentes. Avec une tendance à se répéter ou à l’opposé, à parler moins. Mais grâce à quelques astuces simples, les intervenants pourront surmonter les obstacles à la communication et les aider à renforcer leur estime de soi.

  1. Faites preuve d’empathie

En vous intéressant sincèrement aux personnes atteintes de TNCM, vous contribuez à créer une ambiance chaleureuse et à détendre l’atmosphère. Apprenez à les connaître. Écoutez-les patiemment et soyez attentifs à leurs expressions faciales ainsi qu’à leur comportement. Utilisez un ton positif et bienveillant sans les interrompre ou les corriger. Soyez encourageants. Ce qui les aidera à se sentir à l’aise et à s’exprimer avec plus de confiance. Prenez le temps de vous asseoir pour vous mettre à leur niveau. Placez-vous face à elles et soyez ouverts à la discussion. Elles s’en sentiront valorisées et auront moins d’appréhension à se confier

  1. Utilisez le langage corporel

Les gestes et les formes d’expressions non verbales peuvent aider les personnes atteintes de TNCM à mieux comprendre les informations. Le langage corporel a beaucoup d’importance, car ils permettent de refléter la compassion et la compréhension. Évitez les gestes brusques, mais utilisez plutôt les gestes affectueux et les expressions faciales positives comme le sourire.

  1. Présentez-vous et utiliser des noms

Prenez le temps de vous présenter en disant votre nom. Même si elles ne vous reconnaissent pas. Rappelez-leur qui vous êtes et quel est votre rôle ou la raison de votre visite. Appelez-les par leur nom ou par un nom affectueux (Bonjour « mamie », « papi ») pour les aider à retrouver leurs repères. 

  1. Parlez clairement et évitez les distractions

Pour faciliter une meilleure conversation, il sera utile de s’adapter à leur rythme de compréhension et d’élocution. Utilisez des phrases simples et concentrez-vous sur un sujet à la fois. En effet, une personne atteinte de TNCM ne sera pas toujours apte à jongler avec plusieurs idées. Essayez, si cela est possible, de réduire au maximum les éléments de leur environnement susceptibles de les déconcentrer ou de les distraire lorsqu’ils conversent. Placez-les dans un endroit calme et reposant pour les aider à concentrer toute leur attention sur la discussion.

  1. Posez des questions fermées et utilisez les informations connues

Plutôt que de leur poser des questions ouvertes qui les obligeront à faire appel à leur mémoire, utilisez les éléments que vous connaissez d’elles quand vous conversez. Par exemple, plutôt que de demander « Qu’est-ce que tu as fait cet après-midi ? » vous pourriez dire « On m’a dit que tu as joué aux cartes cet après-midi. Est-ce que ça t’a plu ? ».

Si vous connaissez ce qu’elles aiment, suggérez-leur des sujets de conversation ou des activités en rapport avec leurs passions, plutôt que de leur demander ce dont elles souhaitent parler ou ce qu’elles voudraient faire. Quand elles ont à faire un choix, aidez-les en réduisant les options ou en suggérant des réponses proches de leurs envies habituelles.
  1. Soyez respectueux

Soyez respectueux de l’espace de vie des résidents de longue durée. Frappez avant d’entrer dans leur chambre et attendez leur réponse. Donnez-leur le temps d’exprimer leurs idées. Soyez flexibles et tolérants et tenez compte de leurs capacités, de leurs intérêts et de leurs préférences.

Qu’en pensez-vous ? Croyez-vous que ces conseils vous seront utiles? Quand vous réfléchissez à vos dernières interactions, laquelle de ces 6 habiletés pourriez-vous améliorer lors de vos prochaines interventions?

Je l’ai vu à de nombreuses reprises, lorsque ces astuces ne sont pas intégrées, c’est souvent non intentionnel. Mais en présence de TNCM, ça changera complètement votre capacité à faire une différence dans la vie quotidienne de vos usagers, grâce à un accompagnement plus inclusif et personnalisé !

Sources : 

https://www.alz.org/help-support/caregiving/daily-care/communications

https://alzheimer.ca/en/help-support/i-have-friend-or-family-member-who-lives-dementia/communicating-people-living-dementia

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6195406/

https://www.healthyplace.com/alzheimers/caregivers/respect-and-caring-for-someone-with-alzheimers#:~:text=Feeling%20Valued,enjoy%20being%20with%20the%20person.

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